mardi 27 mars 2012

Communiqué du MRAP

Assez joué avec les peurs et les amalgames !

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Le MRAP s’indigne de l’exploitation honteuse à des fins électorales des crimes de Toulouse et Mautauban. La surenchère raciste et xénophobe à laquelle on assiste sur ce tragique événement entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen est intolérable.

Entre les propos de Nicolas Sarkozy (« Je rappelle que deux de nos soldats étaient... musulmans, en tout cas d’apparence ») et ceux de Marine Le Pen (« Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés? (…) Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés ? »), c’est à qui saura se montrer le plus odieux.

Le racisme n’est ni un jeu, ni un objet de concours !

La désignation à la vindicte populaire de catégories de population (l’étranger, l’immigré, le Rom, le Comorien, le jeune des quartiers populaires, …) entretient dans notre pays un climat délétère favorable aux passages à l’acte de fanatiques, de quelque nature qu’ils soient.

Les apprentis sorciers jouent avec l’insécurité, la peur, le racisme et la haine qui sont distillés comme un poison sournois et qui gangrène notre société : le poison finit par tuer le vivre ensemble, et tuer tout court.

L’insécurité c’est le mal être social, les quartiers populaires laissés à l’abandon, la casse de l’école, la peur du chômage.

L’insécurité,  ce ne sont pas les étrangers et les immigrés, mais bien des propos racistes et xénophobes destructeurs sur le net !

L’insécurité, c’est la participation de Marine Le Pen à un bal néo-nazi à Vienne, le jour même de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz. Le Pen père théorisait hier sur le « détail de l’histoire ». Marine Le Pen profite des derniers évènements tragiques pour relancer l’idée de la peine de mort, châtiment barbare d’un autre temps et nullement dissuasif.

L’insécurité, c’est l’irresponsabilité assumée des propos provocateurs de Ministres en exercice de la République : Monsieur Hortefeux, Madame Morano, et Monsieur Guéant lequel, le 4 février 2012 à Lyon, lors d’une soirée organisée par l’UNI (syndicat étudiant d’extrême droite), n’hésitait pas à déclarer : « nous devons protéger notre civilisation... je considère que toutes les civilisations ne se valent pas ».

Assez joué avec les peurs et les amalgames ! Le MRAP en appelle, notamment en cette période électorale, à la vigilance démocratique, à la résistance citoyenne et aux mobilisations unitaires pour faire échec aux incendiaires qui tuent les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, héritées de 1789, qui sont les nôtres.

Paris, le 23 mars 2012.

Communiqué du MRAP

Pour le Vivre ensemble - Contre la haine et le rejet de l’Autre

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Le MRAP partage l’émotion unanime suscitée par les crimes horribles, commis méthodiquement de Montauban à Toulouse. L’assassinat de sang froid de jeunes enfants, parce que Juifs, atteint par son horreur l’ensemble des citoyens de France et le MRAP qui s’incline à nouveau devant la douleur des familles.

Il se félicite de la rapidité de l’identification de l’auteur de ces assassinats dont les motivations qu’il aurait revendiquées constituent le summum de l’abomination et font peser un lourd danger.

 En effet, la paix au Moyen Orient ou en Afghanistan ne pourra jamais être établie que par la justice et le respect du droit international. Ajouter la mort à la mort - et qui plus est la mort d’enfants - constitue un crime contre la paix, contre l’humanité : « Oeil pour oeil et le monde sera aveugle » disait Martin Luther King.

C’est pourquoi le MRAP poursuivra son inlassable combat contre le racisme, quelles qu’en soient les formes, quels qu’en soient les victimes et quels qu’en soient les auteurs.

C’est pourquoi il ne cessera de dénoncer les discours de haine et d’exclusion qui désignent à la vindicte publique des peuples ou des catégories de population : l’étranger, l’immigré, le Rom, le Comorien, le Juif, le musulman, le jeune des quartiers populaires,…et  entretient dans notre pays un climat délétère favorisant les fanatismes de quelque nature qu’ils soient, avec le risque du passage à l’acte qu’ils comportent.

C’est aussi pourquoi il continuera à affirmer que la lutte contre le terrorisme ne peut se fonder sur une logique de guerre qui engendre inévitablement le cycle des haines et des rancœurs et conduit le monde à la catastrophe. La construction d’un monde de paix et de sécurité collective ne peut se fonder que sur le droit, la démocratie, la justice sociale, la fin des inégalités entre les peuples et les individus dans le monde.

L’insécurité, qui soudain se manifeste dans une violence destructrice, rejoint cette autre « insécurité » que sont le mal être social des quartiers populaires laissés à l’abandon, la casse de l’école, la peur du chômage.

Mais l’insécurité est également produite par celles et ceux qui jouent de la peur comme arme électorale : racisme, haine et peurs sont distillés comme un poison sournois qui risque dangereusement de finir par tuer le vivre ensemble, avant de tuer tout court.
Parce que le racisme - quelles qu’en soient la forme et les victimes, - défigure les valeurs de la République qui sont les nôtres, le MRAP en appelle, notamment en cette période électorale, à la vigilance démocratique, à la résistance citoyenne et aux mobilisations unitaires pour faire échec aux incendiaires, quels qu’ils soient.

Paris, le 23 mars 2012.

mardi 20 mars 2012

Les migrants, boucs émissaires de la crise







Les étrangers sont aujourd’hui les premières victimes, mais comme souvent, la manière dont on les traite est révélatrice des méthodes qui sont déjà appliquées à d’autres ou le seront demain, qu’il s’agisse d’étrangers ressortissants de l’Union Européenne comme les Roms de Roumanie et de Bulgarie, de l’ensemble des populations précaires ou des simples citoyens.


Le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 67 et les associations signataires appellent à une
Conférence-débat 
avec Violaine CARRERE du G.I.S.T.I.
(Groupe d’Information et de Soutien aux Immigrés)

le mercredi 21 mars 2012 à 20h15 
à la Maison des Syndicats _ 1, rue Sedillot - Strasbourg

Associations signataires :

ATMF67, ATTAC Strasbourg, Cercle Communiste d’Alsace, EELV Strasbourg, JC67,Jeunes Ecologistes Alsace, MRAP Strasbourg, FSU 67, NPA67, PCF67, PCOF 67, UJFP-Alsace.


http://dailleursnoussommesdici.org/ 






Communiqué du MRAP


21 mars : journée mondiale de lutte contre les discriminations - Le MRAP lance un appel : non à une société racisée !

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A l’heure où le racisme vient encore de frapper de façon la plus ignoble qui soit en visant délibérément des enfants lors de l’attaque d’une école juive à Toulouse, le MRAP lance un appel solennel : non à une société racisée! 

45 ans après la décision de l’ONU d’une Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, 40 ans après le vote par le Parlement français de la Loi  instituant le racisme comme délit, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples s’inquiète des discours ouvertement xénophobes de l’actuelle campagne présidentielle.

Les vieux démons réapparaissent et les masques tombent : comme dans les années 30, l’étranger redevient le « bouc émissaire », à qui on attribue la responsabilité de tous les maux de la société.  Pour le parti au pouvoir, c’est une tentative de masquer les échecs économiques et sociaux de 5 ans de gouvernement, pour l’extrême droite de faire oublier l’inadéquation de son « projet ».

Quand des responsables gouvernementaux tiennent des propos stigmatisants, quand certains media se font l’écho complaisant des dérapages verbaux, comment s’étonner de la recrudescence des actes racistes et de la banalisation du racisme au quotidien ? Comment faire reculer les discriminations que de tels discours semblent légitimer ?

L’immigration est vilipendée, les droits des migrants remis en cause – au mépris des engagements internationaux de la France qui a ratifié les conventions qui protègent les migrants et tout particulièrement les demandeurs d’asile.
Les projets de fichage ethnique – par le recensement, les statistiques ethniques - se dissimulent sous une prétendue volonté de mieux connaître les discriminations. Les statistiques ethniques ouvriraient la voie aux quotas.
Le MRAP refuse de tels « outils » qui contribueraient à construire des « races » et à aboutir à une société racisée.

Le MRAP lutte contre cette vision de la société française : les problèmes des banlieues sont les problèmes sociaux et politiques de la France, chômage, mal logement, la ghéttoïsation, l’inégalité d’accès à la formation. Ce sont les inégalités sociales, quelle que soit l’origine des personnes, qu’il faut dénoncer et combattre.

Une autre politique, une réelle volonté politique sont nécessaires pour faire reculer la « bête immonde » du racisme.

Paris, le 21 mars 2012.

lundi 19 mars 2012

Communiqué du MRAP

Jeunes filles écrasées : le MRAP apporte son soutien à la plainte de la famille

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Trois toutes jeunes filles, dont deux mineures ont été écrasées sur l’ autoroute du sud, dans la nuit de samedi à dimanche, après avoir été contrôlées sans titre de transport dans un train de la SNCF, et débarquées à 23 h à la gare de Pierrelatte.

Le MRAP s’ interroge sur les circonstances qui ont permis que ces trois très jeunes filles aient pu être ainsi abandonnées en pleine nuit, sans que ni les services de protection de l’ enfance, ni même les services de police n’aient été prévenus . Les services de police de la SNCF de cette région du Sud-Est, montrent d’ ordinaire une bien plus grande célérité quand il s’agit d’ harceler des personnes en situation irrégulière (voir le rapport à ce sujet de notre comité d’ Avignon).

Par ailleurs le MRAP s’indigne que la plupart des médias nationaux aient fait état de l’ appartenance de ces jeunes filles à la communauté des gens du voyage ou à la communauté Gitane, laissant planer une suspicion de négligence, voir de maltraitance, de la part de cette communauté. Cette affirmation est d’ autant plus injustifiée qu’ elle est mensongère, puisque ces enfants faisaient partie d’ une famille sédentarisée depuis longtemps.

Il faut rendre hommage à Madame le Maire de la ville où elles habitaient, qui a su rétablir la vérité et souligner l’ attachement de cette famille à ses nombreux enfants.

Le MRAP s’ incline devant la douleur de cette famille et lui apporte tout son soutien dans la plainte qu’ elle a déposée pour non assistance à personne en péril.

Paris, le 19 mars 2012.

Communiqué du MRAP

Le MRAP horrifié par la tuerie de Toulouse

— Mots-clés associés : 

Le MRAP est horrifié par la tuerie qui a eu lieu ce matin, 19 mars, devant une école juive de Toulouse, faisant 4 morts dont 3 enfants. Le fait que les victimes soient des enfants que le tueur a poursuivi jusqu’à l’intérieur de l’école ajoute l’horreur à l’horreur.

Le MRAP s’incline devant la douleur des familles, des amis des victimes. Les familles meurtries doivent rencontrer l’expression de la solidarité unanime.

S’il est trop tôt pour tirer des conclusions, cette tuerie comporte des similitudes avec les assassinats de militaires la semaine dernière dans le sud ouest. Les conditions dans lesquelles ces actes horribles ont été commis, le choix de victimes d’origine maghrébine, antillaise ou d’enfants et d’un professeur d’une école juive, laissent craindre des mobiles racistes. Dans le cas de l’établissement scolaire Ozar Hatorah de Toulouse, l’acte antisémite ne fait aucun doute. Si la douleur des proches reste la même la sélection des victimes en fonction de leurs origines relève de la barbarie absolue et impose une mobilisation de toute la société au-delà du travail d’investigation.

Trop de douleurs, trop de similitudes, trop d’interrogations, l’enquête doit aboutir au plus vite. il nous appartiendra dès demain  de nous interroger sur le climat dans lequel s’inscrit cet acte antisémite.

L’heure est aujourd’hui au recueillement.

Paris, le 19 mars 2012.

Communiqué du MRAP

L'hébergement d'urgence, un combat pour la dignité

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Les associations et organisations soussignées,
Constatant :
Que l’insuffisance de logements sociaux, la cherté du logement encouragée par les politiques publiques, la flambée des loyers et des charges, la hausse des expulsions locatives, le renforcement des discriminations, l’inflation des prix dans tous les domaines de la vie quotidienne, nourrissent une grave crise du logement et engendrent une augmentation considérable du nombre de personnes sans logis et mal-logées. 
Que la pauvreté salariale et le chômage, le creusement des inégalités, le développement de l’insécurité sociale, le désengagement de l’État allant jusqu’à contester le principe même de la solidarité nationale et à accuser les populations vulnérables de creuser les dépenses publiques, nourrissent la crise du logement.
Que par ces choix, l’Etat piétine les lois qui rendent effectif l’accès aux droits, particulièrement celui d’être hébergé décemment lorsque l’on est sans abri, jusqu’à une orientation vers une structure d’hébergement stabilisée, de soin ou un relogement, en conformité avec les articles L 345-2-2 et L 345-2-3 du Code de l’action sociale et des familles.

Se félicitent :
Que l’association Droit au Logement, accompagnant des personnes victimes de la non-application de ce droit à l’hébergement, ait traduit l’Etat devant la juridiction administrative.
Que le Conseil d’Etat ait rendu le 10 février 2012 une décision déclarant que le non-respect par l’Etat des dispositions du Code de l’action sociale et des familles est une atteinte à une liberté fondamentale, sans interroger la situation administrative de la personne sans abri.
Que suite à cette jurisprudence du Conseil d’Etat, le Tribunal Administratif de Paris, saisi d’un référé-liberté, ait rendu en quelques heures une ordonnance faisant obligation à l’Etat d’héberger une jeune mère et son enfant.
Qu’une avancée dans le respect d’un droit soit ainsi rendue possible par l’action en justice.

Décident :
De mettre en place ensemble un site ressource appelé « 115 juridique.org », et tout autre moyen approprié pour multiplier les actions en référé-liberté et obtenir l’hébergement en urgence de ceux et celles qui sont à la rue, ou le seront à la fin de la trêve hivernale des expulsions, et à la fin du plan grand froid.
Déclarent qu’une telle action, dont l’issue ultime devrait être l’éradication totale du mal-logement, s’inscrit dans la lutte qu’elles mènent pour que notre société se mette en branle, resserre les filets de la protection sociale et fasse du droit au logement une liberté fondamentale.

AC !, ACDL, ADVOCACY, ATTAC, BAGAGERUE, CAL, CFDT CREDIT FONCIER IDF, CGT, CGT de l’IEDOM, CNAFAL, COPAF, DAL, FASTI, FNARS, France Terre d’Asile, Fondation Copernic, FSU, LDH, MRAP, RESF, SNP-FO Caisses d’épargne, SNUCLIAS-FSU, SPUCE CFDT, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale Solidaires, SUD Education, SUD santé-sociaux, Syndicat de la magistrature, Union Syndicale de la Psychiatrie
Avec le soutien : Alternative Libertaire, EELV, Les Alternatifs …

samedi 17 mars 2012

Campagne 2012 contre l'extrême droite


Paquet-FN-v2.jpg Paquet-FN-v2b.jpg Paquet-FN-v2c.jpg 

Cliquez sur une des images pour avoir la version haute résolution
(imprimable du A5 au A3)
 Autocollant-Sarkozysme-AffrontNational-site.jpg
Les comités locaux peuvent commander les autocollants au siège national du MRAP.

lundi 12 mars 2012

Communiqué du MRAP

Palestine : Halte aux bombardements de Gaza

— Mots-clés associés : 

Les bombardements de Gaza par l’armée israélienne, qui ont commencé le vendredi 9 mars et se poursuivent aujourd’hui, ont fait 21  morts - dont un enfant de 15 ans - et une soixantaine de blessés. Le MRAP condamne cette nouvelle agression, d’autant qu’Israël, par sa politique d’assassinats ciblés, porte la responsabilité de l’escalade meurtrière.

C’est en effet l’assassinat, vendredi  par Israël, du chef des CRP (Comité de résistance populaire), Zouheir al-Qaïssi qui a été le déclencheur de ce nouvel engrenage de la violence.

Le MRAP réaffirme que seuls l’arrêt de la colonisation et la reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, ainsi que l’application des résolutions des Nations-Unies, pourra permettre l’instauration d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Le MRAP exige que la France agisse dans le respect du Droit international, notamment par la reconnaissance immédiate de l’Etat palestinien par l’Assemblée générale des Nations-Unies après son admission au sein de l’UNESCO, et pour la fin du blocus de Gaza. 


Paris, 12 mars 2012.

mercredi 7 mars 2012

Pour une marche anticoloniale et antiraciste





Journée de mobilisation nationale et de manifestation
partout en France le samedi 17 mars 
à Strasbourg, départ place Kléber à 14h30 


Conférence-débat 
mercredi 21 Mars 20h15 – Maison des Syndicats: 
« Les migrants, boucs émissaires de la crise » 
avec Violaine CARRERE du Gisti 
(groupe d'information et de soutien aux immigrés)



En France comme ailleurs, la crise économique et sociale favorise une offensive sécuritaire, xénophobe, islamophobe et raciste qui menace les droits et libertés démocratiques des citoyen –ne- s et des résidents étrangers, ainsi que nombreux acquis sociaux.

Les propos stigmatisant de dirigeants politiques de la droite et de l’extrême droite, soutenus par des intellectuels et quelques éditorialistes, légitiment et banalisent les pratiques racistes de plus en plus fréquentes parmi les forces de l’ordre, notamment.

Les lois et mesures discriminatoires et sécuritaires s’accumulent, encouragées par la multiplication des déclarations qui désignent les immigré-e-s, les sans-papier-e-s, les « musulman-e-s », les Roms et les chômeurs comme les membres des nouvelles classes pauvres et dangereuses.

Dans cette conjoncture, et au lendemain de la conférence de presse du 10 janvier 2012 convoquée par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le pire est à craindre avec l’ouverture de la campagne présidentielle marquée par la radicalisation de l’UMP et la montée du Front National.

Toutes ces dispositions doivent être abrogées, cette politique immédiatement arrêtée et les sans-papiers régularisés. Celles et ceux qui disent incarner l’alternance doivent s’y engager.

50 ans après la fin de la guerre d’Algérie et les indépendances, la France continue de soutenir, au delà de son « pré carré » en Afrique, des régimes dictatoriaux et corrompus, tout en restreignant comme jamais auparavant le droit d’asile pour celles et ceux qui sont persécutés.

50 ans après les indépendances, les habitants français et étrangers des quartiers populaires, et les jeunes, surtout s’ils sont originaires du Maghreb et d’Afrique noire, sont toujours considérés comme des ennemis intérieurs.
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de rappeler les liens entre l’histoire et l’actualité, entre la violence d’Etat, le racisme et le néocolonialisme.

Voilà pourquoi Sortir du Colonialisme et D’ailleurs nous sommes d’ici appellent tous celles et tous ceux qui vivent en France, les associations, organisations, collectifs et réseaux à une :



Journée de mobilisation nationale et de manifestations
partout en France samedi 17 mars
A Strasbourg, départ Place Kléber – 14h30



Contre le racisme et les idéologies d’exclusion !
Pour en finir avec le colonialisme partout dans le monde !
Pour l’auto-détermination et l’indépendance des peuples en lutte !
Pour les libertés individuelles et collectives !
Pour l’amitié et la solidarité avec les peuples en lutte !




Conférence-débat
mercredi 21 Mars 20h15 – Maison des Syndicats: 
« Les migrants, boucs émissaires de la crise » 
avec Violaine CARRERE du Gisti 
(groupe d'information et de soutien aux immigrés)


Premiers signataires : ATMF67, ATTAC Strasbourg, EELV Strasbourg, Jeunes Ecologistes Alsace, MRAP Strasbourg, NPA67, PCF67, UJFP-Alsace...




Marche de soutien au peuple syrien


Une marche de soutien au peuple syrien aura lieu à Strasbourg 
le 17. 03. 2012, à 16h15 Place Kléber.




A l’occasion de la date anniversaire de la révolution syrienne et tout en espérant y fêter la victoire du peuple syrien sur la dictature, La coordination de Strasbourg pour le soutien de la révolution syrienne, vous invite à manifester votre solidarité lors de la journée mondiale de la révolution syrienne qui sera organisée dans de nombreuses villes à l’étranger et en Syrie.


Plus d'infos: http://mrapstrasbourg.blogspot.com/2012/02/marche-de-soutien-au-peuple-syrien.html 


Cet appel à manifester est soutenu par : ASFS Alsace, ATMF Strasbourg et MRAP Strasbourg.


mardi 6 mars 2012

Communiqué du MRAP

Retrait des troupes françaises d’Afghanistan et reconstruction, maintenant ! - 2001 – 2012 : onze années de guerre et d’occupation

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Le bilan
- un pays ravagé, des infrastructures détruites et un régime corrompu, contesté par une partie importante de la population qui vit plus mal aujourd’hui qu’en 2001 dont la situation économique et sociale ne cesse de s’aggraver depuis 2001
- une extension des combats au Pakistan (bombardements, assassinats ciblés, bavures) ayant pour conséquence de renforcer dans la population civile le rejet de l’intervention occidentale
- une région profondément déstabilisée, enjeu des rivalités des grandes puissances occidentales qui veulent contrôler cette zone stratégique et mettre la main sur les richesses de son sous-sol.
L’opposition à cette guerre, depuis le début sous commandement des États-Unis, n’a cessé de grandir dans tous les pays membres de l’Otan qui y participent.

Comme toutes les forces de ces pays, qui exigent le retrait des troupes, nous refusons de soutenir la poursuite de cette guerre, au nom de la « lutte contre le terrorisme », terme qui veut masquer et nier l’opposition d’une très grande majorité de la population afghane à l’occupation de son pays. La guerre et l’occupation entrainent toutes les dérives en matière de violation des droits humains. Elles aggravent les conditions de vie des femmes afghanes et sont un obstacle au combat pour leur émancipation.
Avec la présidence de Nicolas Sarkozy, la France a renforcé son dispositif militaire et sa coopération avec l’Otan, sous direction étasunienne. L’armée française participe activement aux opérations militaires dont les principales victimes sont civiles. En même temps, le nombre de soldats français tués a augmenté, comme c’est le cas pour toutes les armées qui participent à l’occupation.
L’histoire a amplement démontré qu’une armée d’occupation, aussi puissante soit-elle, ne peut gagner la guerre « contre-insurrectionnelle» et tôt ou tard, les dirigeants politiques doivent trouver une issue pour se sortir du bourbier.
C’est ce qu’Obama a fini par comprendre, après avoir renforcé la puissance militaire sur le terrain et essayé de « gagner les coeurs », en essayant d’acheter la confiance des habitants. L’échec de cette politique est patent.
Depuis 2010, des ONG travaillant en Afghanistan ont mis en garde les gouvernements occidentaux du risque d’une militarisation de l’aide au pays qui cherche des objectifs immédiats sans se préoccuper d’un développement à long terme. De plus, les ONG soutiennent que l’OTAN doit abandonner certains projets dangereux, comme par exemple les « initiatives communautaires de défense » impliquant l’appui des milices locales dans les combats menés contre les Talibans. L’ampleur de la crise économique a également pesé lourd dans l’annonce du retrait des troupes étasuniennes en 2014.
En France …
Nicolas Sarkozy a dû suivre le même chemin, annonçant le retrait des troupes françaises. En attendant des centaines de milliards continuent à être ont été consacrés à cette guerre, et à la formation des forces militaires et de sécurité afghanes, des sommes qui auraient permis de reconstruire le pays.
Après la mort de quatre soldats français tués par un militaire afghan, Nicolas Sarkozy s’est précipité à déclarer qu’un possible retrait avant 2014 pouvait être envisagé. Après toutes les pressions étasuniennes et de la part du Secrétaire général de l’OTAN, la France est revenue sur cette hypothèse. Une semaine après cet incident, un traité de coopération sur la coopération militaire et économique a été signé à Paris par les présidents Karzai et Sarkozy, liant les deux pays pour 20 ans. Ce traité prévoit notamment le maintien de conseillers militaires français au-delà de 2014 et la poursuite des actions de formation et d’entrainement des militaires et forces de sécurité afghanes ainsi qu’une coopération économique.
Un tel accord, signé avec un régime sans légitimité, renforcera la militarisation du pays aux prises déjà avec des nombreuses sociétés privées de sécurité et groupes armés en action.
Notre collectif milite depuis sa création en 2007 pour la fin de l’occupation de l’Afghanistan par les troupes étrangères, notamment françaises.
Il milite en faveur du retrait des troupes et pour qu’une aide internationale de grande ampleur soit apportée pour permettre au peuple afghan de reconstruire son pays détruit par cette guerre. Cette reconstruction doit être menée par l’ONU et non pas par la coalition militaire.
Il est solidaire du combat mené par les forces qui, dans les différents pays – notamment ceux de la coalition de l’Otan – militent pour mettre fin à la guerre et à l’occupation.
Notre collectif a pris position pour la sortie de la France de l’Otan, instrument militaire au service de la politique d’hégémonie des États-Unis et de leurs alliés. Notre collectif a dénoncé la politique du fait accompli qui caractérise la politique en matière d’engagement militaire : le président de la République et son conseil de défense prennent seuls ce type de décision qui engagent notre peuple. Les parodies de débats parlementaires organisées après coup sont une caricature de débat démocratique, alors même que tous les sondages prouvent, mois après mois, année après année, que l’opinion est majoritairement en faveur du retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
Nous considérons que dans le contexte de crise actuelle, les sommes affectées à ces opérations militaires sont inadmissibles : elles contribuent à aggraver le sort de toute une population, en l’occurrence le peuple afghan et, par ricochet, celui des peuples de la région et elles détournent des moyens, notamment financiers, de la nécessaire solidarité à développer en direction des populations civiles victimes de la crise.
Nous nous saisissons du contexte des élections présidentielles et législatives pour mettre dans le débat public toutes ces questions, qui ont une incidence majeure sur notre avenir.
Le Collectif Otan-Afghanistan a été créé en 2007 quand le Président N. Sarkozy annonçait le retour de la France dans les instances dirigeantes de l’Otan en même temps que l’envoi d’un contingent français en Afghanistan dans le cadre de l’Otan.

Il est composé des organisations suivantes:
Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN), Afghanes, Afghans Après Athènes 2004 (AAAA), Agir contre la guerre (ACG), Américains contre la guerre (AAW) , Appel des Cent pour la Paix , Association des Combattants de la Cause Anticoloniale (ACCA) , Association des communistes unitaires (ACU), Association Nationale des Élus Communistes et Républicains (ANECR), Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC), Association pour la Taxation des Transactions pour l'Aide aux Citoyens (ATTAC), Centre d’Études et d’Initiatives de Solidarité International (CEDETIM), Centre quaker international de Paris (CQI), Collectif Faty Koumba Libertés, Droits de l'Homme et non-violence, Collectif "La guerre tue" (Toulouse), Collectif Non au missile M51, Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes «Ruptures », Confédération d'action communiste, Confédération Générale du Travail (CGT), Congrès National d'Afghanistan, Convergence des causes, Coordination nationale des collectifs unitaires pour une alternative au libéralisme (CNCU), Droit Solidarité, Enseignants pour la Paix (EPP), Europe solidaire sans frontières (ESSF), Fédération des Associations des Travailleurs et des jeunes (DIDF), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTC2R), Femmes Egalité, Femmes en noir de Paris, Forum social d'Iran, Gauche Unitaire (GU), Génération Palestine, La Gauche Cactus , Les Alternatifs, Les Verts, Le Mouvement de la Paix, Ligue des Femmes pour la Paix et la Liberté / Section française, Marche Mondiale des Femmes, Mémoire des luttes, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Mouvement de la jeunesse communiste de France (MJCF), Mouvement International de la Réconciliation (MIR), Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP), Non à la guerre, Non à l'OTAN, l'Appel de Strasbourg, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) , Parti de gauche (PG), Parti Pour La Décroissance (PPLD), Pour la République sociale, Réseau Féministe « Ruptures », Réseau Sortir du Nucléaire, Sud Étudiant, Une autre gauche, Union des étudiants communistes (UEC), Union Générale des Étudiants de Palestine (GUPS), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Union pacifiste de France (UPF), Union Syndicale Solidaires


lundi 5 mars 2012

Communiqué du MRAP

Monsieur Guéant : à quand un statut spécial des musulmans ?

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Le MRAP n’a pas pour habitude de galvauder l’histoire, mais chaque déclaration du ministre de l’intérieur semble puiser ses sources dans les remugles du passé.

En affirmant, à propos du droit de vote des étrangers, que des « conseillers municipaux étrangers rendraient obligatoire la nourriture hallal dans les repas des cantines, ou réglementeraient les piscines à l’encontre des principes de mixité », Claude Guéant vise l’ensemble des musulmans.

Il reprend implicitement la thèse d’extrême-droite de la cinquième colonne, musulmane en l’occurrence, qui menacerait la France.

Les musulmans utiliseraient le droit de vote pour imposer leurs normes supposées à toute la société. Jamais, depuis la fin des années 40, un ministre de l’intérieur n’avait ainsi stigmatisé toute une partie de la population en fonction de son orientation religieuse.

La prochaine étape serait t-elle celle d’un statut spécial des musulmans, les privant de leur droit de vote ?

Le MRAP considère que le ministre de l’intérieur, en service commandé au profit d’un président aux abois électoraux, a définitivement quitté l’espace politique de la droite républicaine pour rejoindre celui d’une droit extrême qui se confond avec l’extrême-droite.

Les républicains de droite sont placés devant leurs responsabilités: jusqu’où vont-ils tolérer cette course-poursuite avec l’extrême-droite, celle d’hier ou d’aujourd’hui ?


Paris, le 4 mars 2012.

Communiqué du MRAP

Non à l’instrumentalisation du retour de la « double peine » à la veille des élections présidentielles

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En acceptant de répondre favorablement à la campagne « Une Peine ./ » pour en finir avec le bannissement des étrangers ayant de fortes attaches personnelles et familiales avec la France (protégés par l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme), le ministre de l’Intérieur de l’époque, Monsieur Nicolas Sarkozy, s’était engagé à favoriser l’adoption de dispositions législatives protectrices de la vie privée et familiale des étrangers présents en France : ce fut acquis dans le cadre de la loi du 24 juillet 2006 relative à l’immigration et à l’intégration.

La loi modifiait en conséquence les articles 131-30-1 et 2 du Code pénal et disposait que ne pouvait être prononcée une peine d’interdiction du territoire français à l’encontre d’étrangers ayant de fortes attaches en France (arrivés en France avant l’âge de 13 ans, ou résidant en France depuis plus de vingt ans, ou conjoint de ressortissant français, ou père ou mère d’enfant français) ou gravement malades.

Or, une proposition de loi de M. Jean-Paul Garraud (UMP), signée par 138 de ses collègues, « tendant à renforcer l’effectivité de la peine complémentaire d’interdiction du territoire français et visant à réprimer les délinquants réitérants», a été examinée le 1er mars par l’assemblée nationale et prévoit d’expulser de France les étrangers condamnés à au moins cinq ans de prison. La version issue des débats du 1er mars prévoit que « II. - La peine d’interdiction du territoire français est également encourue de plein droit en cas de condamnation d’une personne de nationalité étrangère pour tout crime ou délit intentionnel puni d’une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à cinq ans (au lieu de trois dans la version initiale). Elle est prononcée obligatoirement, à titre de peine complémentaire ou de peine principale » (sa durée variant selon la nature des délits commis). La proposition de loi devrait être définitivement adoptée par l’assemblée le 6 mars.

Une telle proposition de loi « surfe » sur le récent rapport 2011 de l’ « Observatoire National de la Délinquance et de la Réponse Pénale » (présidé par Alain BAUER) qui reflète exclusivement l’activité de la police et la délinquance constatée, tandis que seuls les rapports du ministère de la justice font état de la délinquance avérée sur le fondement des condamnations prononcées. De plus, sur 226.775 étrangers mis en cause, 89.577 l’ont été exclusivement pour séjour irrégulier, sans commission de délit pénal. Parmi les faits constatés de délinquance violente, le rapport BAUER souligne une baisse du nombre de mis en cause entre 2009 et 2010, plus importante pour les personnes de nationalité étrangère (- 3,7 %) que pour les personnes de nationalité française (- 1,9 %) ». De quoi remettre quelques pendules à l’heure.


Le MRAP condamne énergiquement :
- la proposition de loi GARRAUD et du groupe UMP qui s’inscrit dans le droit
fil du programme rendu public par la convention UMP de Lyon, le 15 février
2012,
- le vote final de la proposition de loi prévu le 6 mars, au dernier jour de
la législature,

ce qui constitue une instrumentalisation honteuse des étrangers présents sur le territoire français, en pleine campagne des élections présidentielles.


Paris, le 3 mars 2012.